L'oeuvre

Ma mère l’Oye  : V. Le jardin féérique

Maurice Ravel a d’abord composé Ma mère l’Oye pour piano à quatre mains entre 1908 et 1910. Il l’a ensuite arrangée pour orchestre en 1911. Puis, en 1912, la suite pour orchestre est étoffée et devient un ballet, créé en l’honneur de Jacques Rouché, à Paris, au Théâtre des Arts. C’est toutefois la suite pour orchestre qui a pris une place plus importante dans le répertoire aujourd’hui.

Dans cette œuvre, Ravel s’inspire des contes de Charles Perrault, Les contes de ma mère l’Oye (1697) ainsi que des contes de la comtesse d’Aulnoy et de Mme Leprince de Beaumont. En effet, des personnages connus de contes comme la Belle au bois dormant, le petit poucet, la Belle et la Bête sont invoqués dans le titre des mouvements.

La suite pour orchestre Ma mère l’Oye comporte cinq mouvements, dont Le jardin féérique. Ce dernier mouvement, qui comporte l’indication « Lent et grave », est d’une beauté remarquable. Il semble évoquer la magie des contes pour enfants. Lors de votre écoute, tentez de repérer le magnifique solo de violon.

Le compositeur

Photo Maurice Ravel

Maurice Ravel

Maurice Ravel est un compositeur français né à Ciboure en 1875 et décédé à Paris en 1937. Il étudie au Conservatoire de musique de Paris, avec, entre autres, Gabriel Fauré. Reconnu pour sa sophistication et sa sensibilité, Ravel explore les nouvelles sonorités et possibilités instrumentales au début du XXe siècle. Avec Debussy, il est souvent associé au courant de l’impressionnisme en musique. De plus, le jazz joue un rôle important dans les dernières œuvres qu’il écrit : par exemple, dans ses deux concertos pour piano, on peut y entendre plusieurs éléments directement tirés du jazz.

Ravel est un maître de l’orchestration : dans son œuvre, il reprend plusieurs pièces déjà écrites, souvent pour piano, qu’il arrange ensuite pour orchestre. Ma mère l’Oye en est un bon exemple, de même que Tableaux d’une exposition de Moussorgski. Le Boléro, que le compositeur considère lui-même comme une étude d’orchestration, demeure aujourd’hui l’une de ses œuvres les plus jouées. Parmi ses œuvres célèbres, on retrouve également son ballet Daphnis et Chloé et Pavane pour une infante défunte.